[Reportage publié dans le n°20 du magazine de la Ville]
Dès l’entrée sur le site, le nouveau Village des solidarités fait forte impression. Murs repeints d’un blanc éclatant, toitures et ouvertures neuves, l’ancien centre de formation des apprentis
n’est désormais plus qu’un lointain souvenir.
Face à la quiétude des lieux, difficile de croire que le site fourmille d’activités. Et pourtant. Derrière la première porte à gauche, une dizaine de bénévoles des Restos du coeur s’affairent. La distribution alimentaire hebdomadaire du jeudi se prépare. Gestion des stocks, réception des marchandises, tout doit être prêt pour accueillir les 180 familles inscrites.
«C’est le jour et la nuit!» Les Restos du coeur sont la première association caritative à avoir pris possession de ses nouveaux locaux, en mars 2024. Jack Croisé et Monique Grison, deux des cinq nouveaux coresponsables, ne cachent pas leur satisfaction:
«C’est le jour et la nuit!»
Nos anciens locaux, qui étaient déjà sur ce site, étaient vétustes, très peu chauffés et sans eau chaude».Ils savourent leur nouvel aménagement: bibliothèque, coin petite-enfance, vêtements, zone de distribution«et surtout, un espace d’accueil, qui n’existait pas avant», souligne Jack Croisé.
«C’est le vrai plus: un lieu de convivialité où les bénéficiaires peuvent s’installer pour boire un café en attendant la distribution de leur colis. C’est propre, agréable ».
Grâce à la surface de local, doublée, l’équipe des Restos du coeur peut développer de nouvelles activités. «On s’oriente vers l’aide à la personne» , explique Monique Grison. Des partenaires tels le centre hospitalier Nord-Deux-Sèvres et le centre socio-culturel de Châtillon-sur-Thouet organisent des permanences. Une coiffeuse est présente une fois par mois.
«Nous sommes fiers de pouvoir accueillir les personnes ici, bénévoles, bénéficiaires et partenaires. Quand d’autres antennes des Restos viennent visiter, on nous dit qu’on a le plus beau centre des Deux-Sèvres. Ça fait plaisir!», sourit Jack Croisé.
Un travail en bonne intelligence
Cet ancien salarié de France Télécom apprécie également la proximité avec ses nouveaux voisins, le Secours catholique et le Secours populaire, installés depuis peu sur le site rénové. «Aujourd’hui, nous travaillons en bonne intelligence entre associations caritatives à Parthenay».
«Nous allons avoir beaucoup plus d’échanges. C’est nouveau» , confirme Danielle Chevessier, présidente du Secours catholique à Parthenay.
«Tout recréer»
Dans le local de l’association, situé face aux Restos du coeur, l’heure est aux derniers aménagements. «Nous avons ouvert fin septembre, mais nous devons tout recréer» , glisse Danielle Chevessier.
Après avoir longtemps occupé une habitation rue de la Citadelle, le changement de lieu a bouleversé l’organisation. «Nous avons stoppé la distribution alimentaire puisqu’elle est déjà assurée par les Restos du coeur et le Secours populaire.»
Si elle comprend le besoin de complémentarité entre structures caritatives, Danielle Chevessier ne cache pas sa tristesse. «Ça nous a coûté d’arrêter la distribution. Certains bénévoles se sont retrouvés sans mission», confie celle qui voue son quotidien pour les autres. «Mais il faut qu’on bouge. De nouvelles habitudes doivent se créer».
La dynamique présidente a de nombreux projets: «Nous avons le service vestimentaire qui est ouvert à tous, et un service couture complémentaire. Nous souhaitons développer notre service puériculture, en partenariat avec la Banque alimentaire, avec des produits d’hygiène, des couches».
«Du plaisir à venir»
Dans l’attente de la création d’une épicerie solidaire, projet porté par le centre communal d’action sociale de Parthenay, le Secours catholique a initié un service de coiffure sur rendez-vous pour personnes précaires, un service d’accompagnement informatique, des cafés-causettes et installé une bibliothèque.
Depuis la fin janvier, l’association, en partenariat avec les assistantes sociales, peut aussi délivrer des tickets services (hygiène et alimentaire), utilisables en magasin. «Nous aiderons désormais les personnes de cette façon-là. C’est important pour nous de pouvoir les aider à se nourrir. Il faut faire marcher son coeur».
La dynamique enclenchée porte déjà ses fruits. «Les bénévoles retrouvent leur place peu à peu. Les gens recommencent à pousser la porte», constate Danielle Chevessier. «Et quand ils voient les nouveaux locaux, ils sont enchantés. C’est agréable de recevoir dans du neuf! Au fur et à mesure, on va avoir de plus en plus de plaisir à venir ici! ».
La Ville soutient la solidarité
Le nouveau Village des solidarités répond à deux enjeux :
Accueillir les bénéficiaires et bénévoles dans des locaux agréables, adaptés et dignes.
Réunir les associations caritatives sur un même lieu pour faciliter la coordination et le dialogue.
Pour réaliser ce projet, la Ville de Parthenay a investi 187 180 € HT, sur un total de 776 721 € HT. Le reste des travaux a été financé par l’État.